Sylvathérapie

M : "C'est un lundi matin, le ciel est bleu. Malgré un agréable dimanche, j'ai en moi toutes ces tensions ravivées de la semaine précédente à cause de mon divorce, d'un mode de garde qui se met en place et qui me fait souffrir. Je sais que mon enfant de 8 ans va me manquer terriblement dans les jours à venir.
Fatie me propose une Sylvathérapie, nous l'avions déjà évoquée et nous partons dans la forêt du parc du Héron.
A l'entrée de la forêt, des oiseaux chantent et je sens l'odeur de l'humus. Fatie me guide dans une allée vers un premier arbre centenaire majestueux. Son écorce ressemble à des rides profondes. Je m'approche. Ses racines sont recouvertes d'une mousse d'un vert clair lumineux. Elle est sèche, douce et profonde. Ensuite, je pose mes mains contre l'écorce. J'ai la sensation de toucher quelqu'un. C'est une force de la nature qui me laisse libre de faire ce que je veux. Je la touche avec respect, j'ai l'impression de devoir lui demander son autorisation. Toutefois, il n'y a rien de cet ordre : j'ose. Il est là. Petit à petit, j'applique mes paumes, mes doigts, puis mon corps tronc contre tronc. J'approche maintenant mon visage et pose ma joue. Je le respire et le sens. Je me sens détendue. Il est grand, très haut, je ne peux pas faire le tour de son tronc avec mes bras. Je reste ainsi.
Je me tourne et Fatie m'oriente vers un autre bel arbre centenaire. Celui-ci est un peu à l'ombre. Je me dirige vers lui. Son écorce est similaire avec de belles et profondes rides. Je m'approche et l'enlace plus rapidement que l'autre. En posant ma joue contre lui, les larmes me montent aux yeux. Je ressens ma profonde tristesse des jours précédents. Les larmes coulent sans colère, ni souffrance.
A quelques pas de là, il y a un arbre à l'écorce complètement différente. Elle est pratiquement lisse et verte. C'est un arbre d'une famille différente constitué de deux troncs avec une racine commune. Son écorce est fine. J'encercle facilement chacun de ses troncs avec mes mains. La finesse de son écorce me laisse percevoir la forme de son anatomie à travers les paumes de mes mains. C'est très agréable.
Je suis maintenant assise au creux des racines tapissées de mousse d'un majestueux centenaire. L'endroit est confortable. Il y a exactement l'espace pour que je m'y installe en me lovant contre lui. Je regarde le ciel à travers ses branches. Je me repose.
Je rencontre ensuite un arbre constitué de plusieurs troncs au milieu desquels je me sens accueillie. Je suis comme entourée par ma famille. Je lève les yeux vers le ciel et c'est comme un manège qui tourne. Enfin, je prends position sur la racine, encore en terre, d'un arbre qui vient d'être coupé. Je deviens l'espace de quelques minutes une femme végétale en respirant profondément pour faire grandir mes bras-branches vers le ciel et les laisser redescendre doucement.

Pendant la promenade, Fatie m'a accompagnée pour m'extérioriser par un cri primal. Avec beaucoup de réticences dans les premiers instants, Fatie a trouvé les bouts de bois qui m'ont conduit à exprimer ma colère envers moi en frappant un tronc d'arbre mort. Je suis parvenue à me crier d'arrêter de m'occuper des autres et penser à moi.
J'ai commencé cette expérience de cri primal avec d'énormes réserves, je ne pensais pas que crier me conduirait tout simplement à faire sortir de moi cette colère si profonde et réussir à m'affirmer. J'ai réalisé cet exercice il y a maintenant quelques jours et en écrivant ces lignes, je ressens encore les répliques de ce séisme intérieur. Beaucoup de choses changent en moi et s'ajustent.
Merci Fatie, grâce à ton accompagnement, je sais maintenant enfin ce que signifie lâcher-prise pour me retrouver."

C : "Au départ, ça ressemble à une simple balade. La forêt, je connais. J'aime m'y promener depuis que je suis toute petite et ça faisait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion d'y aller.
Je n'ai pas l'impression d'avoir du mal à être dans le moment présent, en pleine conscience, les sens sont tous activés, on sent et on ressent.
On se connecte aux arbres, on les touche un à un en les choisissant parfois un peu au hasard. Certains permettent juste de se sentir là, ici et maintenant, sans attente. D'autres apaisent.
J'y ai trouvé " mon " arbre, celui qui m'a fait tout relâcher, à la fois cocon et trait d'union avec le ciel et la terre. J'aurai pu rester très longtemps contre cet arbre, juste là à me laisser porter par lui…
Mais la séance de Sylvathérapie ne s'est pas arrêtée là, et elle s'est jumelée avec un exercice de cri primal. Une appréhension, un blocage. Frapper sur un arbre ? Crier ? Exprimer sa colère, contre qui contre quoi ? J'étais toute retranchée sur moi-même à la fois avec l'envie d'y aller et complètement inhibée. Et puis des mots ont été dits, justes et précis, on avait trouvé contre qui j'étais réellement en colère. Entre la douleur de la révélation et l'intensité de l'émotion, il fallait bien toute une forêt pour me soutenir… Avec tout le contrôle dont je suis capable, je ne pensais pas pouvoir me lâcher en une seule séance et j'ai vraiment cru que je ne réussirai pas à lâcher prise, pourtant c'est arrivé.
Je suis retournée à mon arbre cocon pour me ressourcer un peu avant de repartir, encore un peu sonnée de cette expérience. Ce qui est sûr, c'est que je n'avais jamais fait de balade en forêt comme celle-ci auparavant !"

F , 27 ans : "J'ai eu la chance, de faire une séance de Sylvathérapie en compagnie de mon amie et de notre thérapeute. En ce beau mercredi printanier, nous avons choisi le Mont Noir.
Comment exprimer ce que je ressens actuellement ? Je choisirai le mot "révélation". Une prise de conscience de quelque chose déjà présent mais complètement enfouie en moi sous une tonne de souffrance.
Je suis passée par différentes étapes émotionnelles bien distinctes. En arrivant, j'étais très mal à l'aise et très peu disponible. Le rejet m'avait complètement envahie et mes défenses étaient armées jusqu'aux dents. Aux premiers contacts avec l'arbre, j'ai ressenti une grande gêne, une envie de partir, tout était très extérieur et superficiel. Ensuite, je me suis laissée aller sur l'arbre, la joue contre l'écorce, j'ai craqué et les larmes sont sorties. J'étais à ce moment là, très en colère mais je n'arrivais pas à identifier la cause de cette émotion. Je me suis refermée sur moi et j'ai éprouvé un grand agacement vis à vis de tout ce qui m'entourait, même envers mon amie et mon thérapeute. Une personne passant par là s'est confiée à nous et en l'aidant à trouver son chemin, m'a ramenée à l'instant présent. Merci à elle, je ne pense pas qu'elle était là par hasard. Nous avons poursuivi notre chemin et nous nous sommes reposés un peu. Doucement, la vitalité est revenue en moi jusqu'à l'apaisement lorsque nous avons fait la découverte des "arbres multiples". Il s'agit d'arbres ayant une même base à la racine mais plusieurs troncs en croissance, ce qui forme un cœur dans lequel nous pouvons entrer et nous installer. Adossée au cœur de cet arbre, j'ai ressenti un grand calme me gagner. Une sérénité. En regardant sa cime, j'ai compris que nous étions pareils à l'arbre. Il a ses racines solides et profondément enfouies dans la terre, immobiles mais vivantes. Ses branches, quant à elles, sont soumises au monde extérieur. Elles bougent avec le vent, la pluie, vivent le changement des saisons et parfois peuvent casser par la violence d'une tempête ou d'animaux passant par là. L'humain est semblable à l'arbre. Nous avons notre être profond, ce calme intérieur, notre existence profonde paisible et solide, ce sont nos racines, notre vie. Et tout comme les branches de l'arbre, notre corps et notre mental vivent des changements et des variations en fonction du temps, des rapports humains, des aléas de notre quotidien. Les arbres nous rappellent cette force profonde que nous avons en nous mais que nous oublions en nous détournant du présent. J'avais déjà conscientisé cette idée mais je l'ai clairement ressentie à ce moment là.
Nous avons terminé par une méditation en femmes végétalisées en duo.
Cette séance fut pour moi une révélation. Tous les états par lesquels je suis passée m'ont menée à cette sérénité. J'ai l'impression que ça a "fait de la place" dans ma vie et je me sens aujourd'hui beaucoup plus disponible à l'instant présent. Ce moment de partage m'a ramenée à mon être et m'a lancée dans un élan de partage et d'amour. Je suis très reconnaissante envers mon thérapeute qui m'a mise en confiance et m'a accompagnée tout au long de la séance. Je suis également reconnaissante envers mon amie pour sa confiance et sa grande empathie. Reconnaissante aussi, bien sûr, envers les arbres et la nature qui nous entourent et nous rappellent que nous sommes vivants. Quel bonheur !"

Témoignages de Sylvathérapie

Emilie : "Le premier jour du reste de ma vie…

Comme le dit une chanson et un film aussi, le premier jour du reste de ma vie c'est le jour ou j'ai compris que j'avais un problème et que j'étais bloquée…
Bloquée dans cette tour que j'ai moi-même construite pour me protéger, me protéger de tout et de tout le monde.
Le destin a été clément avec moi, il m'a fait rencontrer Fatie.
C'est surtout avec la Sylvathérapie que je me suis rendue compte que ma carapace m'empêchait de vivre pleinement et aussi que mon comportement pouvait blesser mes proches.
Je voulais en sortir même si ce n'est pas toujours facile de changer ses habitudes.
Et puis le destin a été encore clément avec moi. Il m'a aidé à avancer à travers des petits ou grands obstacles durant ces quelques mois passés… (les galets, les rendez vous, la mort de mon oncle)
Aujourd'hui, j'ai changé de façon assez impressionnante. Je suis plus ouverte, plus facile d'accès. Je me confie aux gens, je dis plus facilement les choses qui me blessent, qui me rongent.
Mais aujourd'hui je suis dans la lumière, elle m'inonde et les gens disent de moi que je suis radieuse.
Alors ça me va…
Merci encore à toi Fatie."

Sylviane : " Ma séance préférée depuis le début de la thérapie est sans hésitation aucune, la Sylvathérapie en juillet. Depuis le temps que Fatie me demande d'écouter la " petite fille " qui est en moi, ce jour-là, je l'ai fait et je me suis sentie renaître. Oui, j'aime la forêt et je m'y sens particulièrement sereine et apaisée. J'ai toujours eu le sentiment que la forêt me protégeait, me réconfortait. Mon prénom ne vient-il pas du nom " sylva ", la forêt en latin : il n'y pas de hasard… J'ai suivi tous les conseils de Fatie et participé à toutes les activités avec beaucoup de sérieux et d'attention. Mais ce jour-là, je me suis amusée sur les troncs et les souches d'arbres qui nous entouraient. Je retombais en enfance et je me suis sentie tellement épanouie."

Nathalie : "Depuis l'âge de 16 ans et pendant quatre années, je me suis occupée de ma mère qui avait une maladie très grave. Avant son décès, elle m'a confié la charge de ses 2 enfants qui lui restaient, âgés de 6 et 14 ans, moi j'en avais 20 à l'époque, ainsi qu'un père à qui je devais apprendre le quotidien. Depuis quelques années, ma vie ne rimait à rien, je vivais dans la peur, le stress et l'angoisse des maladies même bénignes. A ce jour, j'ai fait appel à un grand monsieur qui s'appelle Fatie. Il m'a aidée à comprendre que je refusais d'accepter la personne que j'étais et j'ai réalisé que je voulais ressembler à ma mère mais ce n'était pas du tout ma personnalité. Je fuyais le présent et voyageais dans le futur ainsi que le passé. Maintenant, j'ai l'impression d'être revenue à mes 16 ans avec la maturité que j'ai acquise et la découverte vers le chemin de la vie, et franchement, j'adore cette sensation d'exister, je profite et prends le temps de vivre. Mes angoisses étaient liées à la maladie de ma mère. Mon thérapeute m'a proposé de travailler l'affirmation de moi par la Sylvathérapie, sur mes peurs par la technique des mouvements oculaires (EMDR*), sur mon développement personnel par la relaxation et la somatanalyse."

Valérie nous témoigne de sa séance de Sylvathérapie : "Choisir un arbre comme on choisit un sapin de Noël…

Une promenade dans le bois, je suis dans mon élément : le " silence ", la " solitude ", je suis bien… Pas besoin de parler, des petits bonheurs de couleurs et de parfums de terre sont à ma portée, il suffit juste d'en profiter…
Au détour d'un chemin, je choisis un arbre selon mes critères : bien enraciné, vigoureux de vie, doté d'une épaisse écorce qu'il le protège; il se dresse fier malgré la pente prés de lui, branches tendues vers le ciel, " il est bien nourri et bien en vie ".

J'aimerais le saisir à bras le corps… Je cherche son contact… J'en fais le tour, une main posée sur lui. J'ai levé les yeux vers la cime que je ne peux qu'apercevoir, c'est vertigineux, on se sent si petite à côté. J'aimerais pouvoir le prendre dans mes bras mais je ne peux pas. Je sens pourtant le besoin de rester en contact avec lui en y laissant ma main. J'ai essayé une autre approche mais seul le corps a répondu, la tête ne se laisse pas aller… je force mais je me sens mal à l'aise, je suis prise d'un vertige.

Chemin faisant, un autre arbre différent, à plusieurs troncs. Je me place au centre, je me sens moins impressionnée, plus sécurisée et plus libre mais tout semble plus fragile… C'est l'atmosphère que je connais le mieux.

La promenade se termine…, au détour d'un chemin et à l'écart du regard, un arbre a été coupé, de vieillesse sans doute ? Une " petite " partie reste émergée, je grimpe, c'est haut ! J'ai GRANDIE, j'ai ouvert les bras et fermer les yeux et LA PAIX M'A ENVAHIE… Je n'ai pas besoin de sécurité dans ce bien-être. Seule, je serais sûrement passée sans le voir, comme quoi…

J'ai voulu ressentir à nouveau ce bien-être : j'ai fait l'arbre dans mon lit, j'ai ouvert simplement les bras, fermé les yeux, une vague est montée, les larmes ont coulées, un vrai soulagement… je n'avais pourtant pas de tristesse à ce moment là.

S'il m'était donné de choisir maintenant, sachant tout ça, je choisirais le dernier arbre.

J'ai des envies inaccessibles, des sécurités bien fragiles, mais si j'accepte de grandir un peu et de sentir mes racines sous mes pieds, je renaîtrais à la vie et ÊTRE bien dans cette vie."

N : "Apres une longue réflexion, je me suis enfin décidée à contacter l'association Psoma pour commencer une thérapie en mars 2017.

A 32 ans, je ne savais pas qui j'étais car prisonnière de mon passé.

J'ai refoulé depuis des années de grandes souffrances liées à un souvenir douloureux vécu dans mon enfance.
Avec l'écoute bienveillante et la patience du thérapeute, j'ai réussi à me confier sur ce douloureux passé et c'est pour moi un immense pas, j'apprends à libérer ma petite fille intérieure que j'ai depuis bien longtemps abandonnée. C'est avec les techniques de la " chaise brûlante ", de " l'EMDR " et du " Cri Primal " que j'ai pu exprimer ma colère et soigner mes plaies.
Ces souffrances liées au passé m'ont fait ressentir beaucoup de colère que j'ai dirigée envers moi-même, avec la technique du " Cri Primal " associée à la Sylvathérapie, j'ai réussi à libérer une partie de cette colère, j'apprends à lâcher-prise, j'ai du travail à ce niveau mais je suis confiante.
A l'adolescence, j'étais obèse, victime de moqueries, aujourd'hui je garde des séquelles du passé, j'ai une mauvaise estime de moi, le travail thérapeutique m'aide à mieux accepter mon image afin d'avoir confiance en moi.
Après une rupture amoureuse qui avait duré plusieurs années, j'essaie d'apprendre par la thérapie ce qui a été et ce qui ne l'a pas été, afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Je suis fière de l'évolution des choses depuis le début de la thérapie, j'apprends à me connaître et j'arrive à mieux savoir qui je suis.
J'apprends à être bien avec moi-même et par la suite, être bien avec les autres, c'est un beau cheminement.
Accepter de faire un travail sur soi fait parti des meilleurs choix de ma vie, d'ailleurs j'ai un regard assez positif sur ma vie.
J'encourage chaque personne qui souhaite vaincre ses peurs, être bien avec soi-même... d'entamer un travail sur soi afin de poursuivre son chemin de vie avec plus de sérénité.

Je remercie Fatie pour son professionnalisme"